Femme modèle 10

Entre pose et dessin, j'ai plongé ma langue dans sa moiteur. Souple et humide, ouverte et accueillante. Je m'enivre de ses textures, je me saoule à ses odeurs de jouisseuse. Je suis ivre de son plaisir. Elle tremble, un beau sourire apaisé, heureux éclaire son visage. nous n'en finissons plus de prendre du plaisir. Nous n'en finissons plus d'en prendre et d'en donner. Nous ne cessons de nous découvrir, de nous pénétrer, de partir à la découverte de ce corps et de cet autre, étranger et si proche. Elle embrasse l'autre, elle caresse, encourage. Elle accepte ses mains sur son corps. Leurs corps se rapprochent naturellement puis s'éloignent.

Nos doigts et nos langues  partent à l'aventure, plongent, ressortent, effleurent, griffent, mordent, caressent, nos sexes sous la

main nouvelle, dans la bouche inconnue, nos sexes qui échangent leurs formes et se découvrent, apprennent leurs langages et leurs tiédeurs...

Et après je couche Madame sur le papier. 

J'ai encore travaillé ce corps, je l'ai palpé, je l'ai redessiné, j'en ai aimé les contours tout comme j'ai aimé la femme. Mais je n'ai pas su le lui dire. Le mot pouvait être mal compris. Il n'est pas sorti. Une prochaine fois. 

Il faut parfois réserver les mots de peur qu'ils ne fassent plus de mal que de bien. Même quand on les dit pour caresser. 

Ce WE j'ai repris encore et encore le dessin vu dans F M 9. En toute vantardise, je trouve qu'il y a dans ce dessin au trait une certaine référence à Yves Trémois. Sans la rechercher vraiment. Je suis tombé dessus par hasard. Je trouve que c'est un bel hommage à Madame. Elle vaut bien ça !

J'ai essentiellement travaillé le bas du corps. Je dessinerai encore sur son ventre "les vagues de la vie". C'est Madame qui me l'a demandé. C'est elle qui emploie le mot. Les vagues de la vie, pour dire une histoire acceptée, assumée. Pour faire la paix avec le corps et avec ses blessures. 

Je vais maintenant passer au grand format. Tous ces dessins sont réalisés sur un bloc 29,7 X 42 Canson. Je vais désormais le reproduire sur un format 80X60. Et comme je compte rester léger. Du 300 gr. suffira. 

CdE

Comments

[carnets d'Eros]

Bonjour Mars, bienvenue ici.

Et merci pour ce commentaire. La grâce de ce dessin est d'abord celle de madame ! Une femme remarquable.



CdE

[mars]

Gracieux dessin.

[Carnets d'Eros]

Bonjour Val, votre commentaire m'avait échappé. Je le découvre avec 4 jours de retard !

Merci pour votre commentaire sur le dessin.

Vous avez raison pour le non-dit. Mais quand on découvre l'autre, l'équilibre est difficile à trouver. Toutefois, en l'occurrence, je pense que Madame et moi avons trouvé la bonne "longueur d'onde" ;-)

Je ne sais pas au fond, si on peut faire plus de mal en se taisant qu'en prononçant les mots. Mais parfois les silences m'ont fait du mal.



Le commentaire sur le dessin me fait très plaisir ! Vous pouvez recommencer !!!



A bientôt Val.



CdE

[Val M]

Je regarde ce dessin un peu comme une sculpture...Il en a le mouvement, la matière, la profondeur, la vie...On a l'impression que le modèle va sortir du papier :)



Sinon, pour le "dire" vous avez raison...mais sachez aussi doser le non-dit, lui aussi peut être source de douleur et de malentendus...

[Carnets d'Eros]

Salut Vagant !

Merci pour tes encouragements. Quand je commence à peindre, je ne suis jamais sûr du résultat.

Tu n'as jamais dessiné ? Je trouve que tu as l'oeuil ! Tes remarques sont souvent fondées.

J'ai besoin de ce regard extérieur. Il voit des choses que je ne vois plus.

Parfois, quand je vois que je deviens aveugle, j'enferme mon chef d'oeuvre et je ne le rouvre qu'après plusieurs jours... et là, je recommence à voir ! Et parfois je les oublie carrément.

Mais le regard des autres m'intéresse beaucoup, il me permet d'avancer plus vite ! Bon, c'est un peu intéressé quand même !



CdE