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Les carnets d'Eros
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  • Peintures aquarelles textes érotiques, lesbiens, gay, sexuels, sensuels, sensibles, troublants, envoûtants, nouvelles érotiques où hommes et femmes frémissent à l'unisson et parfois sans se comprendre.
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30 décembre 2014

Pourquoi je peins ?

La question se pose parce que souvent l’exercice de la peinture me met dans d’abominables états de fatigue. Pour tout dire, il m’arrive assez souvent, pendant l’acte de peindre, de n’éprouver, de ne ressentir que difficulté, stress du raté, transpiration malsaine, quelque chose qui n’a qu’un rapport assez lointain avec le plaisir.

La partie dessin et mise en forme est celle que je préfère. C’est la conception, la naissance de l’œuvre. C’est passionnant ! Je me creuse la tête pour trouver des poses, des couleurs, du sens, des matières, associer des mots et des couleurs, des poses, des formes et des mouvements. Je cherche des coupures de journaux, des mots à coucher sur le papier. C’est l’instant le meilleur moment avec le passage au dessin qui est pareillement un moment d’intense plaisir. Et je sais pourquoi il n’y a pas d’ombre au tableau… c’est parce que tant qu’on en est au crayon, je sais que je peux donner un coup de gomme et me rattraper. Autrement dit, il n’y a pas la peur du ratage ! Je peux toujours reprendre un trait. Et comme j’aime être en compagnie de mes crayons, dans le silence, c’est un pur moment de bonheur !

 

Mais dès lors que je commence à peindre, à passer la couleur, il y a une sorte d’angoisse de l’échec qui me saisi. Comme je ne suis ni un théoricien ni un concepteur, il arrive assez souvent que, ce qui me paraissait être une bonne idée au départ, se traduise par une chose assez quelconque sur le papier, voire franchement médiocre, pour ne pas dire mauvaise. Je suis le spécialiste de la fausse bonne idée ! Il me faut donc rattraper le coup en direct. Et à la vérité, mes tableaux évoluent et sont construits au fur et à mesure de l’avancement des travaux. En fait je passe mon temps à me corriger, à réévaluer et à me reprendre.

Comme mes techniques de travail me le permettent, je peux m’adonner aux saines joies du repentir !

Mais il y a toujours cette crainte de ne pas arriver.

Je peins le plus souvent par terre. Le papier est fixé sur une planche au format de la feuille, et je tourne autours comme une bête autour de sa proie.

Je suis en train de me rendre compte au moment où j’écris, que ces derniers mots doivent donner une drôle d’image de mon rapport au tableau que je peins ! C’est presque un combat, un ennemi !

Dès lors, pourquoi peindre ? C’est terriblement égoïste, je peins parce que j’en ai une envie irrépressible, même dans la douleur et la tension. Il y a une sorte de jouissance à se confronter à cette feuille, à ce tableau récalcitrant, là à terre et qui tient tête. Je n’ai plus faim ni soif, le travail est négligé, les amis, la famille deviennent secondaires. La vie se limite à ce rectangle blanc qui doit accueillir le résultat de mon envie de traits, de matières, de mots et de couleurs. Ce rectangle blanc qui doit accueillir mon soulagement. Mais je ne sais pas pourquoi j’ai envie de peindre. C’est peut-être comme le sportif qui va faire souffrir son corps en lui imposant 42 km de course ou 120 bornes de vélo, ou 40 mn d’un match de basket

Quand je suis dans l’action de peindre, je suis immergé dans l’image, submergé par les couleurs, ou en intense réflexion pour essayer de corriger les déséquilibres, les erreurs, les volumes. C’est un combat transpirant. Je finis parfois avec des courbatures dans le dos et la nuque, fatigué et tout suant. Là-dedans, il y a peu de plaisir. Il y a du travail difficile. Il est rare qu’il soit plaisant… Mais il est plaisant quand même !

C’est une folie d’écrire une telle chose ; ma grande passion, mon violon d’Ingres, l’image dessinée ou peinte, ne me procure pas de plaisir au moment le plus important. Il y a de la tension permanente, c’est pour cela que je ne parle pas de plaisir. Un travail que je ne suis pas obligé de faire mais qui est incontournable. Le plaisir est dans la conception et dans l’aboutissement. Au milieu, il n’y a qu’obligation de résultat. Et soulagement et relâchement à la fin pour peu que j’estime avoir fait un honnête travail. La fierté d’avoir surmonté la difficulté. Et qu’on me le dise. Car le doute m’habite en permanence. Et le regard de l’autre est une source de stress mais aussi de plaisir. 


Je ne peins pas que des nus et des arbres. Je fais aussi des animaux. Depuis longtemps. Mais c'est la même démarche. C'est le corps. C'est qu'il y a de plus passionnant à faire. Je dépose donc ici et pour la première fois des dessins d'animaux. Celui-là est un Loxodonta Africanae. Vous en voyez trois étapes. Même si je suppose que la plupart d'entre-vous ne verront guère de changements entre le deux et le trois. Ils sont pourtant juste fondamentaux.

Ce dessin représente environ 5H de travail. C'est une commande qui est appelée à devenir un tableau sur papier d'1,10 de haut. Mais ma commanditaire le veux sur format marine et n'en veut que la moitié ! 

Loxondota Loxondota2 Loxondota3

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Commentaires
A
En même temps, arrêter ne s'envisage pas, ça se subit pour des raisons indépendantes de la volonté. <br /> <br /> Par contre je sais que je recommencerai, pas moyen de faire autrement!
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C
@Emma. Je sais tout de même un peu pourquoi je peins. Mon père dessinait aussi beaucoup. <br /> <br /> <br /> <br /> @Marie. Merci. Mmmmm des kisses front Belsunce, y en a pas assez !<br /> <br /> <br /> <br /> @Dita. Les sportifs m'étonne. Comment peut-on nager 8H par jour ?<br /> <br /> <br /> <br /> @ Anne. Je n'envisage pas d'arrêter. En fait j'ai souvent en tête le présent tableau et le suivant !
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A
Pour avoir pratiqué pendant un bon bout de temps la peinture de façon professionnelle, j'ai toujours été totalement dans le comment, quoi, trouver LA solution, l'impression que ça ne va pas le faire, toujours frustrée, une vraie gamelle qui bouillonne! et après, les félicitations qui soulagent même si on ne voit que les défauts!<br /> <br /> Maintenant que j'ai radicalement changé de chemin, je suis dans une période dépressive, de manque et en même temps absorbée par mon nouveau travail... j'espère retrouver un brin de sérénité pour pouvoir retrouver de l'adrénaline!<br /> <br /> Bref, jamais contente!
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D
Oh que non mais je crois a la rigueur, au travail et à l application pour le résultat et le plaisir. <br /> <br /> Si je compare au sport, on souffre à l entraînement ( avec parfois du plaisir aussi) pour être heureux et plein ensuite. <br /> <br /> Pas judeo chrétienne mais sans doute maso :)
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M
J'ai vraiment aimé lire ce texte de toi... c'est formidable de pouvoir ainsi s'adonner à une passion et d'oublier -fut-ce parfois dans le doute, voire la douleur!- le monde tel qu'il va... Continue, parce que en plus, c'est vraiment chouette ce que tu nous fabriques! Je te souhaites plein de beaux moments avec tes papiers, tes crayons et tes pinceaux en 2015! Des tas de bises from Belsunce (Breakdown!).
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