saynète érotique n° 26
Le matin, face à la mer
Ce matin, la mer et le ciel sont beaux. Le temps et calme. Un oiseau chante. La fenêtre est ouverte.
Dans le lit, nos regards se sont croisés.
Souvent le matin, je la regarde dormir ou se réveiller. Elle est belle endormie.
Je pose ma main sur son ventre.
- Je peux t’accueillir.
Je sais qu’elle n’est pas du matin. Pour rien, pas que pour l’amour, ou le sexe. Elle n'est du matin pour rien de rien !
- Je peux t’accueillir.
Hier au soir en sortant de la douche, elle m’avait pris dans sa bouche en disant, Tient, ça fait longtemps !
Ce matin, je me souviens de ces mots et je lui dis : Moi aussi ça fait longtemps. Elle a compris immédiatement. Et a ouvert ses cuisses chaudes, douce de la belle douceur de la nuit.
Ma langue a longuement couru sur sa fente souple et tropicale. Fouillant les chairs, et les dentelles cramoisies, suçant et aspirant. Effleurant l'intérieurs des cavernes humides. Doucement, pour que l’instant soit beau, relaxant. Pour que le plaisir soit celui du corps et de l’esprit. Pour qu’il puisse partir là où elle ne m’emmène pas.
Elle m’a accueilli ensuite. Et nous avons fait l’amour avec la lenteur qui convient aux corps qui se réveillent.
Je ne l’ai pas emmené au septième ciel. C’est le matin.
Mais nous ne réduisons pas la sexualité à une sorte de compétition où l’orgasme est le seul et unique objectif. Nous ne succombons pas à la dictature de l’orgasme comme seule fin de la rencontre de nos sexes.
Et je refuse de céder aux fanfaronnades des mâles prétentieux qui se vantent à l'infini d'improbables exploits.
Après, elle est restée ouverte et j'ai regardé son sexe puis son visage. Elle était belle et lumineuse.
Elle m’a dis merci.
Face à la mer. Avril 2012.