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Les carnets d'Eros
Les carnets d'Eros
  • Peintures aquarelles textes érotiques, lesbiens, gay, sexuels, sensuels, sensibles, troublants, envoûtants, nouvelles érotiques où hommes et femmes frémissent à l'unisson et parfois sans se comprendre.
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21 mars 2014

De l'absence d'érotisme des bords de mer pluvieux !

J'ai retrouvé dans mes cartons un texte écrit il y a un an. Sans doute un jour de mauvais printemps. Je vous le laisse apprécier. 

 

J’aurai dû vous parler aujourd’hui d’une rencontre faite au bord de l’eau. Sur un rocher, une femme qui n’aurait pu être que superbe dans sa quarantaine épanouie, ouverte et pour tout dire désirante.

Elle serait sortie de l’eau, nue. Cela va de soit sur ces rochers naturistes. Nous aurions parlé philosophie, poésie, art, littérature, politique, beauté des paysages et bêtise des hommes. Parfois une mèche de cheveux serait venue balayer son visage et je l’aurais repoussée, d’un revers de main délicat.

o      Ah ! Vous peignez et écrivez.

o      Je peins surtout. Plus j’écris et moins je me sens apte à écrire.

o      Moi aussi je peins et surtout et je rêve et je fais l’amour aussi. Quand je veux,  aurait-elle répondu. 

J’aurai pu vous conter que nos corps se seraient petit à petit assoupis, et qu’aux plaisirs de l’esprit et du verbe, auraient succédés sans que nous y prenions garde, ceux des corps surchauffés par le soleil et, indifférents aux autres baigneurs, nos chairs se serait imbriquées si étroitement qu’elles n’auraient fait plus qu’une, que nos langues se seraient emmêlées, qu’elle aurait avalé mon sexe goulûment et que ma langue sur son clitoris aurait été  juste miraculeuse. J'aurai pu vous dire nos râles de plaisirs, les encore et les oh oui, la couleur de nos sexes surchauffés, les odeurs du désirs, les coulures et les dégoulinades, son cul offert sous le regard désapprobateur des autres baigneurs et elle, de me dire, si tu veux m'enculer, c'est d'accord, mais je te goderai après.

 Pour que je puisse le faire, il faudrait d’abord que la plage naturiste soit un lieu de drague et de rencontre, ce qu’elle est sans doute beaucoup moins que nombres de plages ou des millions de baigneurs sagement vêtus, s’entassent à cent au mètre carré, au milieu d’épouvantables odeurs de sueur, de parfums, de déo, de produits solaires et autres émanations de churros. Entre gamins qui braillent, crétins des cités qui nous assomment à grands coups de rap geignards et violents et annonce au micro : « LA MAMAN DU PETIT QUENTIN EST ATTENDUE AU POSTE DE SECOURS » on voit des cagoles qui testent leur pouvoir de séduction en singeant les posent du catalogue la Redoute, espérant attirer l’attention de costaud qui exhibent leurs muscles idiots d’adolescent qui ont sans doute plus fréquenté la salle de muscu que la salle de classe !  C’est ça les plages du Prado et de la Pointe Rouge.

Or donc disais-je la plage naturiste n’est pas un lieu plus érotique que ça, et moins encore un lieu de rencontre. Donc cette histoire n’aurait de toute façon pas eu lieu.

Mais surtout ce qui fait que je ne peux pas raconter cette histoire c’est qu’elle est fortement contrariée par la météo. Hier c’était bleu et froid. Ce matin, c’était gris foncé et froid. Et maintenant, à l'heure où j'écris, c’est gris encore plus foncé et froid et pluie. Mais pas une pluie de Méditerranée, un bon orage de 2H00 auquel succède un beau soleil. Non, là, c’est une petite bruine mesquine, insidieuse, sournoise, malsaine, qui infiltre tout, on se sent tout humide, moite, suintant, dégoulinant, un vieux truc tout pourri qui cache le paysage. Tout est blafard, les êtres humainssont des ectoplasmes grisâtres, on ne sait plus si l’on a affaire à des hommes ou à des femmes, les immeubles sont de grands cubes vaguement lactescents, les collines sont des fantômes blêmes.

Et la mer ? La mer où je voulais aller ce matin, pensant profiter d’un trou inattendu dans mon emploi du temps de ministre ? La mer auprès de laquelle je vis et travaille, la mer que je vois en permanence de chez moi comme de mon bureau, la mer, elle est où la mer ?

Disparu, on ne la voit plus du tout, d’ailleurs on ne voit même plus le paysage de l’autre côté de la fenêtre. Tout est gris clair, laiteux, incolore. Le monde est sans couleur ! La colline avec l’église en son sommet et masquée par un brouillard londonien. On se croirait en Bretagne sans les corsaires, en Normandie sans les vaches, dans le Sussex sans le thé, dans l’île d’Islay mais sans le whisky ! Comme le monde est vilain. Rien n’est plus anti-érotiqueque cette ambiance de fin du monde. Tout est laid, les femmes sont laides, même les belles, les hommes sont laids, même les séduisants, les sexes sont humides de cette humidité bretonne qui pénètre tout et partout et qui a autant de rapport à l’érotisme qu'un hippopotame sortant de son bain de boue. 

Voilà pourquoi je ne raconterais pas ma rencontre de ce matin au bord de mer. Parce que de toute manière, même si j’y étais allé au bord de mer, la superbe quadra, ouverte et désirante, avecqui j’aurais aimé baiser à la barbe des autres baigneurs, je ne l’aurai même pas vu tellement il fait gris et moche, tellement il y ade brouillard. Elle serait passée à côté de moi et il n’y aurait eu aucune interaction car elle ne m’aurait pasvue et je ne l’aurais pas vue non plus. Tout juste aurai-je sentit l’odeur de ses cheveux ou de son parfum, rapidement étouffée Mariepar l’humidité et la grisaille ambiante qui étrangle tout. Nous serions passés, indifférents l’un à l’autre et aurions regagné nos voitures sur le parking blafard. La visibilité étant mauvaise, nous aurions fort mal apprécié la trajectoire de nos voitures respectives et aurions eu un accrochage et… mais si, finalement, je l’aurai rencontré ma quadra canon et toute tremblante de désir et d’envies charnelles.

Merde, j’aurai du sortir quand même.

 

Quimper le 28 mai 2013.

 

CdE

 Les deux croquis ont Marie pour modèle, une femme d'une quarantaine d'année, peut être même cinquante. Sans doute le meilleur modèle  avec qui il m'ai été donné de travailler.

Ces croquis sont fait en pose courte. 5 mn chacun. Mais on peut faire encore plus court !

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